Depuis le début des années 2000, Laurent Hopp – lauréat du prix HSBC pour la photographie en 2010 – développe à travers ses séries d’images, sculptures et installations in-situ, un subtil décalage de notre vision.
Son nouveau projet, RIOH entend lui aussi procéder à un déplacement de notre appréhension en portant l’attention vers la définition même de l’espace. Et ceci dans l’exercice du savant équilibre de sa tri-dimensionnalité. À travers ces quatre lettres, Laurent Hopp s’inspire d’une autre luminosité, celle de la capitale brésilienne, de ses jours plus long qu’ailleurs, mais aussi de ses plages et notamment de l’arrondi emblématique et jalousé de Copacabana. RIOH ce sont donc ces courbes, ces vagues mais aussi leur incessant va puis viens – difficile de ne pas évoquer ici, l’auteur associé à cette rêverie ondulée qui n’est autre que l’architecte Oscar Niemeyer dont le bureau aux fenêtres galbées surplombaient l’horizon bleu.
Mais pourquoi ajouter une lettre à l’algorithme de départ? Peut-être, pour permettre à Laurent Hopp de flirter avec cette ville, avec son design et notamment ses nombreuses “rocking chairs“. En effet, il s’inspire de ses battements et nombreux incurvés afin de jouer avec l’équilibre d’un design historique tel que celui de la chaise DCS 106, emblématique siège de bureau signé par Giancarlo Piretti en 1965. Redessinée en 2017, elle se charge à présent d’une variété de matières telle que le bois naturel, coloré, le cuir, la pierre et même la fourrure afin de questionner notre économie certes, mais aussi notre équilibre et celui du futur lecteur sagement installé sur ces assises nouvellement mobiles.
Le chanfrein existant d’origine sur les parties en fonte d’aluminium est repris en cerné de cette nouvelle extension. La hauteur d’assise est ajustée, l’aluminium est re-poli. Les dossiers et assises sont déshabillés, poncés et vernis trois couches.
chaise RIOH, vernis hydro
Cette bascule nous invite à appréhender tant la lecture que l’espace différemment, elle nous ferait presque oublier la doctrine de la manufacture Castelli dans les seventies qui annonçait déjà que : “Quand tu ne l’utilises pas, pense à elle comme une sculpture“. Arlene Berceliot Courtin
A découvrir chez melville à Aix en Provence.